Bonne arrivée est le mot clé et commun au Bénin et au Togo. Voici la suite.
Salut les directeurs (*) formule politesse locale
COTONOU
C’est moto ville. En effet ici aucun taxi voiture, tout se passe avec les taxi motos (les zemidjans), dossard jaune immatriculé ils écument la ville – zemidjans veut dire en langue fon = emmène-moi vite – ça se faufile partout avec un respect du code de la route assez flexible et si Cotonou veut dire « au bord du fleuve de la mort » – ça peut aussi s’appliquer au bord de la route de la mort – en me rendant à Porto Novo (40 km) de Cotonou j’ai vite compris que dieu existe : il pilote une moto chinoise…
PORTO NOVO
Capitale administrative endormie du Bénin, ex cité des rois du Dahomey, la ville survit par une pseudo décentralisation coûteuse – l’assemblée nationale et la cour suprême y siègent, de même siège à PN le cœur de la contrebande vers le Nigeria (15 km). On peut ainsi acheter du kpayo (essence frelaéee) ou toute la gamme hi-fi ou téléphones à des prix magiques (Darty peut aller se rhabiller).
Retour à Cotonou, au port de pêche une tradition locale – chaque pirogue est oréee d un drapeau étranger (ex France, Canada, Afrique du sud, Argentine) selon que le patron piroguier soit fana de Hollande (Mali), Céline Dion, Mandela ou Maradona…’ y en a pour tous les égouts et les couleuvres.
Lecture de la presse locale (fraternité) : un article me fait rire = un jeune homme arrêté
pour avoir mis enceinte sa sœur ;il a avoué la connaitre individuellement depuis des mois.
Parcours bière initiatique habituel et la BENINOISE est « bonne ». Je parle de bière…
C’est ma gâtée par rapport à la Flag ou la Castel – par contre refus absolu de boire
une bière indienne, la Libs – hors de question de cautionner un breuvage Tandoori
en Afrique.
Déjeuner au Sorrento, le petit Marseille – fondé par un enfant de la Belle de Mai, décédé depuis mais dont l’adjoint béninois a préserve le cadre et l’ambiance : photo, ville – Pagnol – OM – plaque de rue (Cannebière – rue prison- quai du port) avec un pizzaiolo digne de « Jeannot » du Vallon des Auffes. Une madeleine de Fanny…
SUR LA RINIE 1 (Cotonou à Lome) = 180km
Après le fameux marché de DANTOKPA (le plus grand de l’Afrique de l’ouest), on se retrouve dans la zone du marché d’occasion des ouatures _ une véritable usine _ on choisit, on paie et on s’en va vers Togo-Niger-Nigeria… avec là aussi une interprétation du code routier modulable.
Au long de la route on trouve de tout – essence de contrebande dans des bouteilles plastique, du gibier (agoutti – petit rongeur local), de la farine de manioc, du tchoukoutou (bière de mil), des maquis (bar locaux) aux noms exotiques (« maman j’ai faim ») ou quelques boutiques improbables (ex : ici cercueils à vendre : simples – beaux et confortables). Ici et là des statues grandeur nature catholique (vierge Marie, crucifix, saints divers) devant les établissements religieux.
Page prévention routière
Le motard est tellement intégré qu’il y a une piste moto ad-hoc moto sur l’autoroute
ça rassure…
Passage de la frontière – bon enfant, on passe à pied par les deux postes de police. Deux coups de tampon et danse ma poule – danse car dans le poste de police du Togo, télé à donf branchée sur TRACE TV (le M6 music Afrique). Première fois que mon passeport est visé au son du couper/décaler
Entre les deux pays un no man’s land PLEIN de marchands (!)
LOMÉ
Le Togo est une aberration de la colonisation. On a arbitrairement taille au double décimetre un territoire pour les Allemands (1890). La largeur max du littoral togolais est de moins de 60 km. Ainsi la frontière avec le Ghana se trouve dans la ville même de Lomé.
Sur la rade, près de 60 navires en attente – because piraterie au Bénin et Nigeria. Un nouveau far west en devenir avec la tentative d’arrivée de sociétés de protection plus ou moins « clean », du style enfourailles sortis tout droit de Inglorious bastards…
Hôtel Sarakawa – un vieux mercure des années 1970 un peu tapé et suranné. J’y croise
entre autres les habituels équipages des compagnies aériennes avec mention spéciale cette fois-ci aux gazelles d’Ethiopian Airlines – modèle reine de Saba (je commence a comprendre le roi Salomon moyen). Par contre mon pote togolais ne les trouvent pas assez solides car en manque de ‘callipygerie’.
Clin d’œil germano-historico-culinaire, en 1974 le président Eyadema (le père) a autorisé par décret l’ouverture d’un resto allemand (alt München). Le décret précisant que un citoyen allemand devra en être le patron… Un lieu kitsch 100% made in teutons – presque un musée.
Après les wurtz (saucisses) je m’initie au FUFU (igname turbercule pilée – une sorte de pâte gluante). Même avec une sauce au poulet ou poissons ça reste un peu sur l’estomac. Une bière togolaise (eku) peinant a fluidifier le tout…
Port de KPEME
Un wharf de 1.2 km qui plonge dans la mer (exportation de phosphate). L’ingénieur qui me fait visiter me dit construction française (1958), du solide d’avant ! pas un truc chinois qui durera dix ans max. Pour info, le nouveau port de Lomé sera chinois et localement les gens refusent construire leur maison avec du ciment made in Pékin
N.B : petit lexique béninois – togolais – outre le bon arrivée on entend
TU ES LÀ DIRECTEUR ? (traduction = ça va ? )
TU AS FAIT UN PEU AUJOURD’HUI ? (traduction = as-tu bien travaillé aujourd’hui ?)
le mot peu peut donner une idée de l’intensité du labeur produit .
Mon préféré étant
JE SUIS LÀ DÉJÀ (réponse lorsque on est très en retard )
du style rdv 12H et que à 12H45 on est encore en boubou chez soi.
Je vous lacère.