Le FAH FAH pour tous

Salut les mécréant(e)s,
Long time que je n’ai pas déliré sur un de mes voyages – je tombais dans le classic voire le routinier. Là par contre à Djibouti, il y a de la matière et pas que fécale (quoique…)

Donc place au FAH FAH (soupe traditionnelle djib).

Donc un petit pays mais en fait une très vaste caserne ou arsenal. Car outre les Français, on y côtoie toutes les marines du monde. Ça va des Allemands aux Espagnols, Chinois, Hindous, en passant par les Japonais – les Bataves ou même les Finlandais (mes clients) bien loin du pays des mille lacs (ici le lac il est salé – lac Assal à 150 M sous le niveau de la mer) sans parler des Américains qui préparent une base type big Mac super géant.

Il faut dire que la piraterie (motif officiel) marche bien. À ce jour 28 navires sont immobilisés par les flibustiers somaliens… Et ce bizness arrange beaucoup de monde : les pirates eux-mêmes (rançon), l’Etat et le commerce local et même les armées qui sont assurées de ligne de budget supplémentaire et quand tu vois un quartier-maître moyen de la marine ‘Berlusconi ‘ dans les salons type mille et une nuit du Kempisiki tu te demandes qui raque (allô Bruxelles…)

La blague locale ici au Kempiski (6 étoiles) : on trouve au 3ième étage les états-majors des marines européennes et au 4ième les chefs pirates et c’est pas une galéjade afar ni issa d’ailleurs.

Maintenant le bougainvillier est tellement fleuri (arbre local) qu’on y trouve toutes les formes de chasse au pirates. Ça passe par les fameux cow-boys de Blackwater, des Ukrainiens ou Russes (ex KGB) ou des british (ex SAS). Des affreux nautiques (les Surcoufs modernes).

Ils ont, comme les pirates, des vedettes rapides plus ou moins camouflées style militaire, donc le fuchsia se porte assez peu ici.

Grand débat ici : que faire des prisonniers? Car après, il faut gérer le juridique.

  • méthode russe : niet problem, niet prisonnier (vivants)
  • méthode nippon (ni mauvais) : les ramener sur les côtes
    somaliennes
  • méthode nordique : on coule leur bateau, on confisque les armes et ON LEUR FOURNIT un petit bateau avec moteur pour retourner dans leurs bases (allô le FMI) = oualla je mens pas
  • les Français confisquent armes et moteur et ramez les gars… La côte c’est tout droit.

Dans la série histoire vraie et improbable avons cette semaine une visite de la marine iranienne. Là, on tombe dans le surréaliste avec des mecs en treillis partout dans l’hôtel (Sheraton) se croisant sans se décrocher un regard… Ça m’a rappellé le film « Le jour le plus long » où une patrouille US croise une patrouille allemande sans se jeter un regard… Gag final : au port, le US Navy Patuxent a été accosté à côté du patrouilleur iranien Bayandor ; pas pu prendre photo…  Trop de mecs armés et i’ parait que j’ai une tronche du special service (?).

Le bal va continuer avec l’arrivée fin du mois du porte-avions Charles de Gaule (si il est pas en panne) et de sa flottille et on annonce aussi l’arrivée de NICOLAS first (amiral de Neuilly) à cette occasion.

Ceci dit, 2 de mes navires Bourbon Marseille (remorqueur servitude) arrivés ce jour ont repoussé une attaque hier après-midi – le navire avait (Inch Allah) des commandos marine français qui ont « dissuadé – un élément présumé hostile » ( je cite la phrase de l’officier qui m’a raconté ça).

Repos pouvez fumer

Bon et le repos du guerrier?  À part les nombreux troquets-rades-bistrot, il se fait au bord de la piscine de l’hôtel. 3 anecdotes :

  • la soldate (gabarit variable) est très tatouée
  • piscine squattée 3 fois par semaine par des teutons semi-submersibles qui s’initient à la plongée (bonjour les naïades)
  • la bière ne tient pas le soleil de la corne… Les bouteilles s’évaporent toutes seules.

Heureusement, il y a encore de belles histoires. Ainsi mon partenaire MARILL, à Djibouti depuis 1896 a toujours sa 2nde génération vivante,  85 ANS, et ce monsieur
m’a enchanté avec les récits de son père contemporain de Henri de Monfreid ou de l’origine de sa fortune : pêche en plongée des coquillages troca servant à faire à l’époque des boutons nacrés avant que l’arrivée du plastique ne le mène presque à la banqueroute…

Et vous vous dites : « ça finit quand ce bordel? » Ben joker car j’ai découvert que la Somalie voisine a éclaté en 3 parties : un état auto-proclamé mais plus ou moins stable (Somaliland, capitale Hargeisa), un état fluctuant ‘punt land‘ et un état explosé Somalie (Mogadiscio).

Et comme dit mon docker sénégalais :

On n’est pas prêt de démouler le problème patron

Je vous arraisonne

Diouf