Anisogoman (bonjour en Diola),
Et voici donc le temps des GROSniques de voyage tant attendues ou redoutées (?) – bon je m y colle avec cette fois-ci, la CÔTE D’IVOIRE.
Tout d’abord le voyage commença en fanfare au départ de Marignane par une collision au décollage entre notre Airbus et une cigogne sans doute dépressive. Bilan et au menu = atterrissage en urgence – réacteur en chou-fleur et cigogne braisée.
Donc retour au stand et report de voyage de 24H – respectons donc une seconde de silence en hommage à ce vaillant volatile victime de la crise.
On murmurrait sur le tarmac qu’un problème de délocalisation non aboutie fut la cause de ce drame…
LA CÔTE D’IVOIRE, pour ceusses qui l’ignoratent, sort d’un beau bordel post-électoral – où le président battu a refusé de céder la place au président élu (ceci n’a rien à IVOIRE avec des échéances prévues en notre Gaulle natale en mai prochain…).
Bref, ce conflit à fort relent tribal (j’y reviendrais) semble se calmer et la Côte d’Ivoire parait se ressourcer – quoique mon arrivée a coïncidé avec la défaite des éléphants en finale de la CAN (l’icône Drogba ayant même loupé un penalty). J’avais prévu que, en cas de victoire les mecs mettraient le feu et que, en cas de défaite ils allaient brûler tout. Mais comme m’a dit mon correspondant : « on a déjà donné avec le conflit des présidents ».
Donc l’ambiance à Abidjan est à la réconciliation entre les DIOLA/BETE/BAOULE /POLAKAS et donc entre les pro OUATTARA/GBAGBO/KONAN BEDIE/SORO. Puisque plus ou moins la querelle portait entre autre sur ça :
Abidjan est bordée par une lagune (Ébrié) et il n y a que deux ponts ( Houphouët-Boigny et Charles de Gaulle) pour relier les différentes parties de la ville, notament les quartiers résidentiels du plateau au quartier économique Treichville ou populaire Yopougon ou touristique de Cocody. Donc vous imaginez aux heures de pointe ou durant la ‘guerre crise’ la facilité à bloquer la ville… Pris dans les embouteillages j’ai pu apprécié la dextérité des conducteurs de camions et mieux compris les slogans ou psaumes religieux peints sur carrosserie — ça change des filles à oilpé du calendrier Pirelli.
En voici un petit florilège :
- Dieu seul suffit
- Merci papa
- Tout ce que dieu fait est bon
- Un bienfait n’est jamais perdu (je la connaissais au rugby celle-là)
mes deux top étant :
Seul le courage cache la souffrance
et surtout
L’éternel est mon berger
Pour faire la route tous les jours c’est un minimum.
Donc ‘petit et grand frère’ manière affective et abrasive de se saluer s’en remettent à l’éternel pour guider leurs pas car c’est pas la signalétique routière qui y pourvoit.
Et par la mer me direz vous? Oui, on peut traverser la lagune, mais les pinasses (pirogues) ressemblent plus au radeau de la Méduse qu’au yacht de Bolloré
(mon principal concurrent d’ailleurs) et de plus, foule compacte à la gare lagunaire du plateau.
La bouffe bien arrosée, avec mon pêché mignon (les bières locales = flag – Tuborg et la sempiternelle Castel) est bonne, le fameux poulet bicyclette (sans epo toute fois)
et intrusion dans la viande de brousse avec du porc-épic (on dirait du lapin) mais surtout du kedjenou d’agouti (l’agouti est un rongeur, cousin du castor – beau-frère du rat et consanguin de la taupe) avec le gout du cochon, ben ça le fait avec de l’igname et du foutou…
Le resto ABOUSSOUAN est à visiter, no doubt…
Et là j’ai appris qu’une bonne épouse ivoirienne, pour mériter le titre de « elle sait bien préparer » et être une bonne cuisinière doit exceller dans la préparation des 5 sauces de base (sauce graine, aubergine, claire, arachide, gouagouassou). Je vous recommande cette dernière avec l’agouti et c’est pas une recette à la Borgia… Mais hélas pas pu me traîner dans les maquis (bar locaux) et écouter du ‘coupé-décalé‘, le temps n’étant pas propice à y faire le farot farot (malin).
À l’époque de la mode des prénoms USA, de Sue-Ellen à JR en passant par les Kevin ou autre Dexter, j’ai apprécié la méthode baoule : un prénom selon le jour de naissance.
Ainsi si tu es né le
- lundi – tu porteras le nom de kouassi
- mardi = kouadio
- samedi = koffi
- le dimanche c’est kouame
- vendredi = yao
- pour le jeudi, c’est kourkou
- et enfin konan pour le mercredi et donc il est maintenant établi que Conan le barbare est né un mercredi…
Le rugby – comme chacun sait la Côte d’Ivoire est un grand pourvoyeur de rugbyman : Tian à Agen – Diomande à Nîmes – Meite à Beziers…Et ayant eu le privilège de jouer à l’AUC avec l’arrière de l’équipe de Côte d’Ivoire (Marcelin ZAHOUI), devenu d’ailleurs président de la fédération.
j’ai traqué les infos ovales. La saison redémarre avec le tournoi à 7 de la réconciliation et l’éternel derby entre le club historique de ASPAA (club du port d’où vient Silvere Tian) et le TBO (Treichville Biafra Olympic) sponsorisé par Total. Ce dernier club est champion depuis 3 saisons et à voir la gueule des terrains, faut un gros mental et les planchas même d’agouti doivent s’y faire rare…
Je vous porc-épic